L’histoire de Maison Finou, étroitement liée aux femmes de l’entourage de la créatrice

 

Interview de Delphine Finou par Pascal Voisine, à propos de l’histoire de Maison Finou, étroitement liée aux femmes de son entourage et à son expérience personnelle. A travers plusieurs questions, la créatrice cherche à retranscrire l’origine de la marque pour nous permettre de comprendre comment ce concept est né et s’est développé par la suite.

 

 

Delphine, peux tu nous en dire davantage sur l’histoire de Maison Finou ?

    Pour moi c’est évident qu’il y a un lien avec mon enfance. Déjà toute petite, j’ai été sensibilisée au handicap car ma maman, Véronique, travaillait dans différentes structures où il y avait des enfants handicapés. Je me souviens avoir eu l’occasion de côtoyer ces enfants et de jouer avec eux.
J’imagine que c’est une des raisons pour lesquelles  je n’ai jamais considéré qu’il existait une norme ou une case dans laquelle il fallait rentrer…
Toujours en lien avec mon enfance, c’est ma grand mère Odile, couturière, qui m’a surnommée à ma naissance “Finou”. J’ignore pourquoi ce surnom est resté car il est toujours d’actualités avec mes proches.

En parlant de mes grands mères, c’est Odile qui m’a transmis cette passion pour la lingerie, et qui encore aujourd’hui continue de porter de belles parures à plus de 70 ans !
Alors que ma grand mère Odette, couturière aussi, a connu un rapport à la lingerie beaucoup plus médicalisé, puisqu’à ses 50 ans elle a été atteinte d’un cancer du sein et a subi une mastectomie.

A l’époque je me souviens que cela m’avait marqué qu’il n’existait pas de lingerie alliant esthétisme et fonctionnalité

 

 

Mais comment est venue cette envie de travailler dans la lingerie ?

    J’étais passionnée de lingerie, sauf que lorsque j’ai eu l’âge d’en porter, je me suis rendue compte que j’étais dans une niche de taille : petit tour de dos avec un bonnet profond.
Il m’était impossible de trouver un soutien-gorge à ma taille, dans lequel je me sentais bien et surtout qui me plaisait. Et en partageant cette frustration avec plusieurs femmes de mon entourage, j’ai pris conscience que j’étais loin d’être un cas isolé, et qu’il y avait de nombreuses femmes, pour des raisons propres à chacune, qui ne trouvaient pas une lingerie leur correspondant. L’insatisfaction prenait une autre dimension puisque qu’elle n’était plus unique mais bien partagée par plusieurs femmes.

C’est ce sentiment de frustration qui m’a poussé à faire une école de commerce spécialisée dans la mode. Tout au long de mon cursus j’ai cherché à comprendre pourquoi les marques de lingerie ne s’adressent pas plus à toutes les morphologies : est-ce par souci technique ou bien un positionnement purement stratégique ?
Pour moi il était primordial de comprendre quels étaient les freins et limites de l’industrie. C’est la raison pour laquelle j’ai cherché à diversifier mes expériences professionnelles, en passant du bureau de Style, à la fabrication jusqu’à la commercialisation, de façon à avoir une vision globale de la conception à la mise en vente d’un produit.

 

 

Et alors, est-ce possible de s’adresser à toutes les morphologies au sein d’une seule et  même marque ?

    Ma réponse est : bien sûr ! La seule chose c’est que cela demande à la marque de revoir complètement sa manière de penser et concevoir ses collections. Pour moi il faut repenser la manière de développer ses patronages, en adoptant une démarche similaire à celle du sur mesure, ce qui permet de contourner les freins techniques et de pouvoir s’adapter.

Cela demande plus de souplesse et de flexibilité et surtout de remettre l’humain au coeur du développement collection en se focalisant davantage sur ses besoins individuels.

 

 

Est-ce qu’il y a eu d’autres facteurs qui ont développé chez toi cette sensibilité face aux besoins individuels liés à un problème de mobilité et/ou de santé ?

    J’imagine que c’est lié, aussi, à ma propre expérience personnelle avec le corps médical. J’ai une maladie auto-immune qui peut s’exprimer sous différentes formes. Aujourd’hui aucun diagnostic n’a été posé, mais je te rassure j’ai appris à vivre avec et vis normalement. La seule chose c’est qu’effectivement dans ma vie j’ai passé beaucoup de temps à aller voir des spécialistes pour comprendre ce que j’avais et surtout s’il pouvait exister un traitement pour me guérir.

J’ai vécu différents épisodes et notamment un qui a attiré mon attention sur les maladies de peau et les grands brûlés. Je me suis demandée si justement ces personnes n’avaient pas besoin que l’on utilise des tissus spécifiques par rapport à leur sensibilité de peau et que l’on repense également la manière de découper et monter un ensemble de lingerie afin d’éviter que certaines coutures ne soient gênantes.

J’ai également dans mon entourage plusieurs femmes atteintes de polyarthrite, altérant leur mobilité : ma belle mère Annick et ma grande tante Marie Thérèse. Ce qui implique, par exemple, de repenser le mode d’enfilement d’un soutien-gorge pour leur simplifier la vie lors de l’habillage.

Aujourd’hui ma maman travaille dans un centre de rééducation et évoque parfois certaines pathologies de patients, telles que des accidents de la vie ou encore des maladies dégénératives impactant la motricité et mobilité de ces personnes. On en discute avec Alex, mon copain qui est kinésithérapeute – ostéopathe et mon frère Nicolas, étudiant en kiné.

 

 

 Quel a été ton déclic pour te lancer dans l’aventure de Maison Finou ?

    Je pense que le déclic a commencé suite à mon hospitalisation en mai 2017, toujours en lien avec mes problèmes de santé.
J’étais à l’époque responsable de développement collection pour une marque de Prêt-à-porter Haut de gamme. Cette hospitalisation m’a fait me poser pas mal de questions existentielles, notamment sur le sens que j’avais envie de donner à ma vie.

Pendant plusieurs mois j’ai dû suivre un régime alimentaire très strict et ai continué d’aller régulièrement à l’hôpital.
Quand mon état a commencé à se stabiliser avec Alex, nous avons décidé de partir en vacances dans les îles grecques. Seulement au bout de 3 jours nous avons eu un accident en quad : nous sommes tombés dans un ravin. Quand je nous ai vu partir dans le précipice, je me suis dit qu’on allait mourir ou finir tétraplégique mais que l’on ne pourrait pas en sortir indemnes. Finalement on s’en est presque sortis intacts, même si j’ai suivi 7 mois de rééducation pour ma jambe, dans la foulée. Ce qui est certain, c’est que c’est cet accident qui m’a mis un coup de pied aux fesses et m’a poussé à prendre des cours de couture et de patronage.

Effectivement ce qui me bloquait pour me lancer dans cette aventure c’était de ne pas savoir coudre ou créer de patronages.
Fin octobre 2017, je décide donc de commencer à me former à la réalisation de patronage en sur mesure et à la fabrication artisanale d’articles de sous vêtements haut de gamme.

 

 

A quel moment considères-tu que tu t’es lancée officiellement dans cette aventure ?

    Je dirais que ce qui a marqué officiellement le début de l’Histoire de Maison Finou c’est quand j’ai décidé de lancer une campagne de financement participatif avec Kisskiss Bankbank en octobre 2019.
C’était un moyen pour moi de tester le concept, j’avais expérimenté le projet sur plusieurs femmes de mon entourage, mais j’avais besoin de savoir si cela parlait aux gens. Cela faisait un an et demi que je continuais de me former, travaillais à plein temps sur le projet mais ne savais pas s’il fallait que je continue de m’accrocher ou bien le transformer en hobby…

 

 

Pour ce qui concerne la suite de l’histoire de Maison Finou, nous vous invitons à découvrir les Actualités de la marque ou bien de suivre la marque sur les réseaux sociaux.

“Un remerciement particulier à Pascal Voisine et à Marine, sans qui il aurait
été plus compliqué pour moi d’évoquer certains passages de ma vie.”

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